Page 22 - IC Newsletter Summer 2009

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Campus News
IC NEWSLETTER -
SUMMER 2009
22
AntoineBouladestnéàlaRuedeDamas
dontilarelatéleshistoiresdansunlivre
parucinquante-cinqansaprès.Ilareçu
uneéducationlaïqueauGrandLycéede
Beyrouthoù,dansunerevuescolaire,il
publiesespremierspoèmes.Ilamilitéà
lafindesannées60pourexprimerdes
révoltes et des solidarités. Il a fait des
études de philosophie, de sociologie
puis de sciences de l’éducation. Il a
vécu à Paris de 1971 à 1980, séjour
entrecoupéde voyagesenTunisie,aux
Etats-Unis,auMexique,auGuatemala,
enEuropeetdanslespaysdupourtour
méditerranéen. Il a publié durant
l’accalmie de l’été 1975 son premier
recueildepoésieintituléJeréclamele
ministèredel’intérieur.Depuissonretour
auLibanenseptembre1980,ilenseigne
àl’ICoùilestnommédirecteuren 2001.
Il a à son actif quelques réalisations
dont il garde le meilleur souvenir :
un programme civique et citoyen au
primaire,lesactivitésducentenairedont
lafameusephotodetouslesélèvesde
l’établissement,leFestivald’Artdel’IC,le
calendrier,puislePrintempsdespoètes
del’IC,leprojetd’établissementetlaré
homologation de la filière française
par l’AEFE. Il a fondé en 1997 avec des
amis l’association Assabil qui a créé
lapremièrebibliothèquepubliquede
Beyrouth. Il a étémembredupremier
comitéderédactiondel’OrientLittéraire.
Auteur d’une dizaine de livres, Il est
considéréparcertainscritiquescomme
l’unedes« voixlesoriginalesdelapoésie
francophone du Liban ».
Est-ce que vous vous souvenez
de votre première journée à l’IC?
Pouvez-vous nous en parler?
Je m’en souviens bien évidemment;
cependant, mon souvenir ne porte
pas sur l’activité que j’ai animée ce
jour-là afin de faire connaissance avec
mes élèves ni sur mon sentiment
d’étonnement de me tenir pour la
première fois de ma vie au milieu de
25 enfants, non. Il s’agissait plutôt de la
réaction de ma mère chez qui j’habitais
à l’époque, sentiments mitigés, à la fois
d’admiration pour l’IC mais aussi de
colèreetdedépitenvers l’établissement
qu’elle avait servi pendant plus de
vingt-cinq ans en tant qu’enseignante
puis directrice des études arabes!
C’est qu’au terme de cette première
journée, j’avais trouvé dans mon casier
une note rédigée par Mme Tabib,
directrice de l’Elémentaire en cette
année scolaire 1980/1981, une note
d’appréciation et d’encouragement.
La différence du climat institutionnel
entre nos établissements respectifs
laissait ma mère pensive, dubitative
dès mon premier jour à l’IC! Cette note
lui apportait la preuve que la réputation
du“système américain”ne semblait pas
volée! Je crains que cela ne soit parfois
en train de se perdre !
Quels sont vos plus chers souvenirs
à l’IC?
Je suis tenté d’emprunter à Baudelaire
une escapade: “J’ai plus de souvenirs
que si j’avais mille ans!” Comment
évoquer en quelques lignes les plus
chers souvenirs accumulés durant
plus d’un quart de siècle?! Il y aurait
un volume d’anecdotes à écrire
où figureraient les collègues, en
particulier ceux de l’Elémentaire et
de Aïn Aar, et les élèves! Sans oublier
que c’est à l’IC que j’ai rencontré mon
épouse et que l’IC est l’établissement
de mes enfants…!
Ayant dit cela, j’aimerais malgré tout
citer deux phrases qui me sont chères
en ce qu’elles prouvent ce que tout le
monde sait, à savoir que notre métier
d’enseignant consiste certainement
moins à transmettre un savoir qu’à
inspirer des attitudes. La première est
de Abdallah Salam qui aurait dit à sa
maman: “Avec M. Boulad, on a appris
cette année la démocratie”. Et celle
de Amer Tamim qui 7 ans après avoir
été mon élève devient président du
comité des délégués de classes et
qui, à ce titre, vient me trouver pour
me proposer le projet de recyclage au
Secondaire: “C’est vous qui nous l’avez
appris en CM2, Monsieur!”
Qu’allez-vous regretter le plus à
l’IC? Que va-t-il vous manquer le
plus?
Honnêtement, je ne le sais pas. Peut-
être, la convivialité. Mais, je ne suis pas
de ce tempérament-là: J’espère ne pas
trop avoir le temps d’y penser!
Quels sont vos plans pour votre
retraite?
Ecrire. Lire et écrire! Rédiger unpremier
roman! Traduire un livre de Faysal
Farhat. Prendre le temps de flâner
et puis écrire la ville. Plein de projets
culturels: organiser au Liban un festival
méditerranéen de poésie en lien avec
l’art. Fonder une association pour
développer les ateliers d’écriture.
Q & R
avec
Antoine Boulad